Bonjour ! c’est quelle race ? un Altdeutscher Schäferhund…..en Français un berger Allemand ancien type avec dos droit et poil long ….! ah bon ? vous êtes sûre ? qu’est ce qu’ils sont beaux !!! Ce petit dialogue a déjà été entendu au moins une fois par tous les propriétaires d’AS . L’étonnement est bien compréhensible tant l’image traditionnelle du berger Allemand parait éloignée de celle de l’AS. ET pourtant ……….

Au 19ème siècle il existait plusieurs race de chiens de berger en Allemagne dont la fonction première était d’être des chiens de bergers ! A ce titre certains avaient des poils drus, d’autres des poils courts et d’autres enfin des poils longs. Ils avaient des oreilles dressées et un museau long . Plusieurs couleurs étaient constatées et tous avaient des dos « droits » .Tout ceci importait peu pourvu que le chien remplisse la fonction qui lui était dévolue.

En 1878 des éleveurs allemands décident de faire une première tentative de regroupement pour l’amélioration de la race du berger allemand. Ils décident alors de créer une race morphologiquement homogène mais en acceptant les chiens de toutes tailles.

En 1899, le capitaine Max von Stephanitz fonda la nouvelle « Association des Bergers Allemands » (SV). Il n’avait aucun intérêt pour les chiens de travail des bergers. Il recherchait surtout un chien d’assistance pour les militaires : fort, infatigable, résistant aux intempéries et facile à manipuler. Il lui fallait un chien relativement grand . Pour se faire des bergers de Thuringe et de Saxe ont été croisés avec des Wurtemberg. Toutes les couleurs et tous les types de poils étaient acceptés, à condition que le chien puisse être utilisé comme chien d’assistance et chien militaire.

Par la suite les animaux monochromes ont été exclus de l’élevage, puis les animaux à poils durs, puis ceux à poils longs, car selon le capitaine leur fourrure accumule de l’eau, ce qui réduit leur résistance aux intempéries et leur facilité d’utilisation. Restent donc des chiens à poils courts. Les bergers allemands à poil long et sans sous-poil sont « interdits » en SV à partir de 1930.

La seconde guerre mondiale s’achève et l’Europe se scinde en 2 blocs. Le bloc de l’ouest conserve ses bergers Allemands tels quels jusqu’en 1991 date à laquelle les poils longs (que l’on retrouvaient régulièrement dans les portées dès lors qu’un parent était porteur du gène) sont exclus de la reproduction.

Dans le bloc de l’est, le gouvernement de l’Allemagne de l’Est prit la décision de règlementer l’élevage de façon stricte. Il décida d’en contrôler la sélection, les inscriptions, l’élevage avec des directives de reproduction très sévères.

Les normes de sélection militaires voulaient des chiens puissants, trapus, vifs, vigilants, courageux, loyaux, sûrs d’eux et dotés d’une grande intelligence !
Leur santé devait être sans faille. Lorsque que celle-ci était douteuse, les chiens étaient retirés de la reproduction. Ces normes incluaient également l’aptitude au travail, par l’endurance, la ténacité, la capacité d’escalade sur des murs droits, la robustesse et le flair pour la recherche.
Ces chiens étaient exposés à un climat très rude et à des conditions physiques extrêmes pour génétiquement sélectionner les chiens les plus résistants aux maladies.

Chaque portée était vérifiée minutieusement (dents, oreilles, robe, tempérament) digne de l’inspection d’une pièce militaire…
Ces chiens étaient de couleur sombre avec une pigmentation foncée ainsi qu’une forte ossature.

Cette dure réglementation créa le chien de berger DDR, dont environ 1000 furent utilisés en garde frontière.

Après la chute du mur de Berlin, dans les années 1990, les patrouilles n’ayant plus à garder les frontières se débarrassèrent de ces chiens, en les vendant, les abandonnant ou même en les euthanasiant. Seul un petit nombre d’éleveurs garda ces lignées et cette sélection. Ce sont ces chiens qui devinrent la base de la sélection que l’on appelle aujourd’hui « Altdeutscher Schäferhund ».

L’Allemagne de l’Ouest, s’est ensuite orientée à sélectionner un chien de beauté (couleur noir et feu, dos en pente, angulations plus prononcées, gabarit fin). Cette race ayant fait preuve de nombreuses qualités fut très demandée dans le monde entier.
C’est ainsi que pour satisfaire les demandes en chien, les éleveurs firent subir à la race un pourcentage de consanguinité plus élevé, responsable de l’apparition de chiens moins robustes, laissant leur caractère de côté. On vit donc apparaître des changements physiques (chiens plus petits, plus fins, au dos vouté etc.) …

Aujourd’hui, un des nombreux buts de l’UCFAS est de continuer à sélectionner des chiens sains, rustiques, en bonne santé, équilibrés, à fort tempérament, intelligents, vifs mais aussi affectueux, protecteurs et très proches de leur maître.